
suite à ma recherche au sujet de ma grand mère maternelle on m’a conseillé de lire le livre dont la couverture est là sur la gauche: Mon vrai nom est Elizabeth de Adèle YON.
J’ai une impression générale de hors sujets sur 40% du livre, qui parle pourtant d’un sujet important : les mauvais traitements en psychiatrie dans les années 50 où majoritairement des femmes étaient internées de force à la demande du mari ou de la famille et surtout que des traitements étaient de vraies tortures : trépanation et lobotomie. Ces techniques avaient été mises au point dans les années 40 par un charlatan US. Et étaient arrivées dans nos hôpitaux psy appelés à l’époque asile (de fous) et gérés par médecins avec des bonnes sœurs aux mœurs pas très correctes et aptes à punir au lieu d’aider..
On imagine une femme issue de famille bourgeoise catholique avec des symptômes décrits tant bien que mal par l’auteur… (avec des archives peu complètes et des souvenirs familiaux pas forcément objectifs) dans les années 50 où les femmes n’ avaient pas beaucoup de droits dans le foyer. Elles étaient sous la responsabilité du mari qui avait tous les droits dont celui de les faire interner en se basant sur une loi de 1838 ! Mai 68 n’était pas encore passé.
On comprend en lisant le livre que les droits de cette femmes ont été bafoués et qu’elle n’a pas pu bénéficier de soins correctes à une époque ou la psychiatrie balbutiait . Désormais la pharmacopée est à la 3e generation de psychotropes et les soins sont plus avancées et des femmes peuvent soigner des hommes sans chercher à les lobotiser. Mais ces nouveaux traitements ont parfois des effets secondaires des plus déroutants et dangereux , regardez cette capture d’un groupe facebook de bipolaires.

Mais , malgré des progrès , cela n’empêche pas de découvrir récemment des maltraitances en hôpital psy :
https://informations.handicap.fr/a-scandale-centre-psychiatrique-8678.php
Dans mon cas personnel si je juge les soins apportées à ma mere qui était schizophrène et avait été internée d’office après violence contre un tiers, je dois faire attention au biais de l’observateur qui est dans un contexte plus moderne. Dans ce livre, il n’y a pas ce biais, l’autrice fait très attention a ne pas juger trop avec ce biais, et va relater tout ce que des membres de sa famille ont a dire sur cette Betsy son arrière-grand-mère : certains auront du mal à parler par ce que le poids du secret est lourd dans le contexte de leur éducation bourgeoise. Il en a été de même dans ma famille où des enfants de la mère (ma grand mère) schizophrène m’ont expliqué que cette grand mere était folle (internée à partir de 1964 par période puis de 1970 jusqu’a sa mort en 1980) tout simplement sans chercher à comprendre ou expliquer ce qui était peu probable vu leur niveau de formation. Mais la aussi je me demande qui a décidé de cela et quel était le diagnostic et les soins. Et comme dans le livre il y a un poids familial sur ces maladies qui ont une base héréditaire pas du obligatoire : l’environnement joue un role , les événements stressants peuvent déclencher ces pathologies au début de l’âge adulte. Par exemple , Betsy a connu la guerre mondiale et l’exode vers la province. C’est un événement traumatisant.
A la lecture d’un roman, je ne trouve que sa pathologie n’est pas claire ça pourrait être autre chose que de la schizophrénie, bipolarité par exemple mais les soins étaient débiles et les psy pas trop formés aux techniques qui apparurent plus tard , comme la chimiothérapie et la description des symptômes n’est pas complete. On utilise encore de nos jours les chocs électriques sur des patients à pathologies lourdes. J’ai un ami qui en a subit (bipolaire de type 2 très grave).
Peur de la famille bourgeoise : le trouble est héréditaire même si l’autrice semble le refuser. Une cousine sera borderline, et mourra jeune. Un autre membre de la famille louera un AIRBNB pour se suicider en se jetant du 7e étage. Toute la famille a peur, surtout les femmes alors qu’on le voit dans le roman les hommes sont parfois de purs salopards patriarcaux (et bigots). Et ils auraient pour certains eut besoin de soins psy. Mais c’étaient les femmes qui étaient jugées et condamnées à de l’internement et à des tortures. Et tout l’ouvrage le montre, les femmes sont montrée du doigt avec ce fameux mot « hysterie » qui est de la même origine que le mot uterus. Or un homme peut parfaitement avoir des symptômes hystériques s’il est bipolaire ou schizophrène.
Sexisme et mépris des femmes dans ces années : combats féministes pour des causes essentielles et ces combats sont encore d’actualité dans des cultures patriarcales mais avec les mêmes conséquences que dans les années 50? C’est un vrai sujet: des problèmes culturels et religieux peuvent jouer dans certains milieux et conduire a des pratiques honteuses : rejet; enfermement sous contrainte, violences intra-familliales.
Ca raconte aussi l’histoire de familles face à des maladies dont ils ne connaissent pas grand chose du fait de leur culture ou inculture et sans formation ou curiosité scientifique dans la famille. Pourtant le père était polytechnicien et très bigot. Ici on parle de bourgeois des années 50, des gens avec l’argent et des biens immobiliers. Depuis l’époque à changé, on a des réseaux sociaux, du travail scientifique vulgarisé par des chercheurs et des soins plus faciles, mais hélas aussi de plus en plus de ces saloperies d’influenceurs qui racontent n’importe quoi . Par exemple dans un groupe facebook de bipolaires j’en voient qui nous parlent de plantes et minéraux qui pourraient guérir la maladie (causée par des dérèglements de la chimie du cerveau sur 3 ou 4 neurotransmetteurs et messagers): en fait les arnaques de charlatans ont pignon sur rue et sont likées par des millions de neuneus pas informés qui voient du discours pseudo scientifique en période propice au « retour à la nature » qui cache souvent du charlatanisme dangereux.
Livre féministe à écriture laborieuse, trop de hors sujets pour faire du volume. Mais aborde un sujet important : l’enfermement sous contrainte existe toujours.